Introduction
Une fois n’est pas coutume, nous sommes contraints de rétablir la vérité historique bafouée par le détestable Anglais et rendre la paternité du golf à son véritable inventeur : Simon Golfières.

Golfières de ses boules
Simon Golfières est né le 11 septembre 1808 dans une grande famille bourgeoise des quartiers chics de Marseille. Enfant unique, il n’y a pas grand-chose à dire sur sa jeunesse sinon qu'il s’ennuie ferme. Une longue vie d'oisiveté lui étant offerte grâce à la fortune de sa famille, Simon ne s’intéresse pas aux études qu'il juge autant ennuyeuses qu'inutiles. Dès qu’il le peut, il s’échappe de la demeure familiale pour aller traîner dans les quartiers populaires. Il se lie alors avec les gens du peuple dont l’accent coloré l’amuse. C’est lors d’une de ses escapades sur le Vieux-Port qu’il découvrit ce qui allait devenir une passion chez lui : la pétanque.

Il passait de longues heures à observer ce sport si particulier, jusqu’au jour où tremblant il se rendit à la Fédération de Pétanque du Vieux-Port afin de s’inscrire comme membre, fièrement pourvu de sa paire de boules neuves et clinquantes qu'il n'arrêtait pas d'astiquer fiévreusement. 

D’abord méfiants par les manières un peu précieuses du personnage, les membres de la Fédération regardèrent avec intérêt ce jeune garçon à l'accent pointu qui souhaitait se joindre à eux. L'enthousiasme de Simon était tel qu'il fut finalement accepté et put se lancer à corps perdu dans la pratique de ce noble sport. En dehors de la pratique même du jeu, il appréciait tout autant l'ambiance qui y régnait mais aussi tout le rituel autour : les longs moments passés à lustrer ses boules,  les soupeser, les caresser doucement pour trouver d'éventuelles aspérités et procéder de même avec les boules de ses compagnons de jeux afin de les comparer. La pétanque représentait sa seule et unique passion., il ne vivait plus que pour ça. 

Seul héritier de la fortune de ses parents, il pût à la mort de ceux-ci consacrer ses journées  à jouer, devenant un des membres les plus actifs et respecté de la Fédération.

Simon sucre les fraises avec sa canne
Mais le poids de ses boules et des années commença à peser et affecta de plus en plus la jovialité du pétulant septuagénaire qu’il était devenu. S’il arrivait encore à sortir et bien tenir ses boules il lui était était presque devenu impossible de tirer et sa précision en pointage s’en ressentait. Mais le Pèreu Simong comme l’appelaient affectueusement ses compagnons était un obstiné. Il finit par se faire accompagner par son domestique Jean-Jacques Caddit qui l'aidait à porter son lourd matériel, ses mains étant occupée à tenir sa canne, accessoire désormais indispensable,  et se maintenir le dos. 

Un jour, alors qu’une boule lui échappa des mains, dans un accès de rage, il prit sa canne à l’envers et donna un violent coup dans sa boule. La canne se brisa net, mais Simon Golfières eut un éclair de génie et se fit fabriquer une canne en acier afin de l'utiliser pour lancer ses boules. Il espérait ainsi pouvoir reprendre la pratique de son sport. Ses compagnons bien qu’un peu surpris et amusés le laissèrent jouer et n’osèrent rien à celui qui fut un des meilleurs joueurs de Marseille. Mais la beauté du jeu et la précision  s’en trouvaient affectées à tel point qu’ils durent se résoudre, la mort dans l’âme, à l’exclure de la Fédération.

Dégoûté, Simon se retira dans la demeure familiale. Il passait ses journées dans son jardin à taper rageusement dans ses boules avec sa canne. Mais les rhumatismes s’accommodèrent mal du choc entre sa canne métallique et ses boules faites du même bois. C’est alors que par dépit il commença à taper dans le cochonnet, qu'il envoyait hors des limites de sa propriété pourtant immense, provoquant des dégâts alentours ainsi que la démission de son domestique, fatigué de passer ses journées  à rechercher le cochonnet. Il prit alors à son service un valet écossais Jack O’Caïdy séduit par la similarité patronymique. Il put continuer à consacrer ses journées à taper dans le cochonnet, prenant un plaisir grandissant à causer des dégâts chez ceux qui l’avaient rejeté. Les dégâts des balles de Golfières amplifièrent tant le mécontentement que la population fit alors pression pour chasser l’octogénaire enragé.

L'Écosse tard
Il partit sans regret devant l'ingratitude de ceux qui l'avaient encensés et à qui il avait payé un nombre conséquent de pastis. Il comprit la dure leçon que l’on doit naître Marseillais pour pouvoir être totalement accepté. Désireux de s’éloigner le plus possible de cette ville ingrate, il acquit sur les conseils de Jack O’Caïdy un immense domaine dans les Highlands d’Écosse. 

Devant l’immensité du paysage, et n’ayant plus fenêtres à briser Simon Golfières se fit faire plusieurs plusieurs trous ou il tentait de mettre le cochonnet, bien que dans la plupart des cas il devait s’y reprendre à plusieurs fois. Sa vue n’étant plus ce qu’elle était, Jack O’Caïdy installa des petits drapeaux près de chaque trou. Ce dernier, que Simon appelait affectueusement désormais “mon Caddit” en souvenir de son ancien valet, ne le quittait désormais plus et l’accompagnait des journées durant portant ses cannes ses balles et le reste tout en gardant ce flegme et ce silence si caractéristique des domestiques anglo-saxons.

La fin, O'Caïdy, O'Caïda
Simon Golfières continua encore de nombreuses années, mais à 97 ans il dut se résoudre à abandonner. Il s’éteignit peu de temps après le 2 février 1901 en léguant toute sa fortune à Jack O’Caïdy. Se retrouvant ainsi désoeuvré O’Caïdy repris l’activité de son défunt maître s’étant adjoint lui-même d’un valet nomme Henry O’Caïda. Lorsque ce dernier lui demanda “Mais quel est donc cet étrange sport ? “ O’Caïdy hésita et en double hommage à son ancien maître qui ne sut jamais prononcer correctement son nom, il répondit : “le Golf”.

Le reste fait partie de l’histoire.